Liège est plus ardente que jamais. Focus sur l’inquiétude et la débrouille de quatre patrons d’établissements Horeca.
« Netflix ? Connais pas »
Sans transition pour Fanny Rosu, Gilles Colleye et Romy (7 ans). Contraints de stopper leurs activités normales, ils se sont réinventés avant tout le monde. Le lendemain de la fermeture de leur bar-restaurant Au tableau qui dit des bêtises, Fanny montait à bord de sa Twingo avec Romy pour assurer les premières livraisons des plats préparés par Gilles, son compagnon de chef qui l’a d’abord prise pour une dingue. « Je savais que ça allait durer. Mon objectif était d’occuper le marché directement, 7 jours sur 7, midi et soir. Je ne voulais pas attendre les aides de l’État en triant mon dressing ou mes photos. » On commande quoi au 0473 606 302 ? Les pâtes Tableau évidemment, avec leur sauce rosée, piment, vodka, pancetta et pecorino.
« Cuisiner avec un masque, ça va être chaud, au propre comme au figuré »
À la tête de Ma Ferme en Ville, Marie Doutrepont propose des produits de saison, cultivés ou élaborés dans un rayon de 50 kilomètres. Sauf qu’aujourd’hui, sa cantine-épicerie est fermée, et Marie est inquiète. « Rouvrir, mais dans quelles conditions ? En respectant la distance sociale, on va perdre encore plus d’argent qu’en restant fermés. Et quid de la psychose ? Les clients seront-ils au rendez-vous ? » Heureusement, ses brunchs à emporter lui offrent une bouffée d’oxygène. Pour se régaler de pain, cramique, minicakes sucrés et salés, crêpes, brouillade d’œufs à l’ail des ours, fromage, charcute, yaourt aux fruits, beurre, confiture, jus de pomme, comptez 20 euros par personne. Et pour la bouteille de Perles de Wallonie en plus – un mousseux local brut – ajoutez 24 euros. Commande uniquement par e-mail à info@mafermeenville.be.
« Un Negroni comme d’hab, Alexis ? »
Au Volga, on y a tout fait. Des before, des after, et même des interviews. Cofondateur de ce bar d’atmosphère, Laurent Hanquet est mi-figue, mi-raisin. « On est très touchés par les marques de soutien et les commandes de cocktails à emporter de nos habitués. Mais on se demande pourquoi on peut se rendre chez le coiffeur et pas s’installer en terrasse, car on espacerait de toute façon les tables pour respecter la distance sociale. » En attendant la réouverture, Laurent et son associé Mihaï proposent une sélection de punchs estivaux et plusieurs classiques revisités comme le Negroni en mode liégeois au genièvre et sirop de Liège artisanal. Mode d’emploi : 1. On commande via FB ou Insta avant le jeudi midi 2. On passe prendre sa·es bouteille·s le vendredi entre 13 et 17h sur le seuil du Volga, ou on se fait livrer dans un rayon de 15 km à partir de 2 flacons 3. On démarre le week-end en sirotant chez soi les meilleurs cocktails de Liège. Cheers.
Des boss bosseurs
Back quinze ans en arrière pour Jonathan Servais a.k.a. Jonas et Marie Halkein, à l’époque où ils faisaient à eux seuls tourner la baraque dans leur stand sur le marché de Noël. Entre-temps, ces deux-là en ont parcouru du chemin, puisqu’ils ont ouvert le resto Moment et son bar à cocktails attenant Brutàl. Passer derrière les fourneaux, ça faisait un moment que Jonas en parlait. Face à la crise, il a joint l’acte à la parole avec Jonas Bro. Mais derrière l’amour du métier sa cache l’inquiétude. « Notre métier est à l’arrêt depuis trois mois, le retour à la normale va prendre des mois, peut-être des années. Nos membres d’équipes sont très inquiets, ils ne savent pas s’ils vont retrouver leur travail. Car même nous, chefs d’entreprises, ne savons pas si nous allons pouvoir rouvrir. » En attendant, on les soutient et on commande au 0497 868 200. Alexis a testé les Mexican Tacos et leur thon rouge snacké, salsa verde, yaourt, concombre, ciboulette, oignons frits, et moi les ravioles fraîches à la tomate confite et aubergine, courgette snackée au beurre et citron jaune. Le tout arrosé d’un Thaï Toi, un gin Bombay Sapphire, basilic thaï, citron, paille en macaroni et déco incluses. Ah oui, on a craqué aussi pour le démentiel banana cake de la girl boss, qu’on a dévoré au petit dej le lendemain. Franchement ? C’était délice !