Derrière Mushu Cook, un service traiteur vegan, il y a Sofia Touhami, étudiante en droit, débrouillarde parmi les débrouillardes.
Vegan, elle ne l’a pas toujours été. Il y a trois ans, dans le cadre d’un cours de droit constitutionnel, elle doit écrire un argumentaire sur la sensibilité des animaux, sujet auquel elle ne connaissait rien. Le travail n’était pas encore rendu qu’elle avait arrêté de consommer des produits d’origine animale. Puis elle s’est mise à militer pour la cause. « Après un an, je me suis dit que si je voulais vraiment convaincre les gens, je devais les prendre par les sentiments, donc les estomacs. C’est une manière de sensibiliser différente de ce que je peux faire en étant sur le terrain. »
Elle commence par pâtisser, avec comme débouché l’épicerie de son village natal, près de Gembloux. « Puis ça s’est étendu. »
Elle prend le statut d’étudiante entrepreneuse, loue un atelier à Bruxelles et se lance dans le catering pour les société. « C’était la possibilité de toucher un public plus large et donc de convaincre plus de gens. » Et puis le virus est passé par là, elle perd du jour au le demain tous ses clients professionnels. « Sur mon compte d’entreprise il me restait 500 euros, donc tout pile deux semaines de location d’un atelier de cuisine. Je me suis dit que j’allais lancer mon produit pour les particuliers et je me suis donné deux semaines pour réussir, après je n’aurais plus pu payer l’atelier. » Et ça a fonctionné.
Levée aux aurores, elle pédale jusqu’à son atelier et assure ensuite les livraisons. Ce matin là, dans mon menu : des sablés au romarin, un burger avec un pain maison au curcuma et lait d’avoine, une galette de haricots rouge, poivron, maïs, farine de châtaigne et du guacamole « sans coriandre pour les gens qui n’aiment pas ça ». En dessert, un muffin au chocolat. C’est fait avec amour, c’est frais, c’est savoureux et la viandarde que je suis en sort satisfaite et repue.
Dans sa carte des choses sucrées, j’ai pris une tartelette caramel-chocolat, des sablés à la lavande, une drogue dure dont je me remets difficilement, des pots de beurres de noix et une mousse au chocolat.
Quasi tout est bio, quasi tout est local. Même les contenants sont compostables. Avec la réouverture des entreprise, Sofia va essayer de retourner à son plan initial de catering. En attendant, elle continue à assurer, pour les bruxellois seulement, des menus vegan (entre 14 et 19 euros selon le menu) , des sandwichs à tomber et des tas de trucs sucrés que je vous recommande fort fort.