Natto, mais kesako ? Une spécialité nippone ancestrale ! Prenez des graines de soja, ajoutez la souche de « bacillus subtilis var. natto », faites fermenter 24h (oui, la fermentation est à la mode mais elle ne date pas d’hier) et hop, vous obtenez le fameux natto.
Alors oui, pour ceux qui connaissent déjà, ça mousse, ça sent fort la levure de bière et ça fait des fils comme du fromage. Non, non, ne partez pas, je vous (r)assure son gout n’est pas à l’égal de son aspect, ni de son odeur. Oui, bon, c’est vrai, ce ne sont pas non plus les saveurs les plus familières pour nos papilles et, même au Japon, il divise. Mais une fois le palais un chouia initié et le natto bien préparé, il peut devenir une véritable gourmandise. Et je sais de quoi je parle. Et puis au fond, il y a de fortes chances que vous adoriez déjà tout ce qui mousse, que l’odeur de la bière vous donne soif et que vous baviez à la simple vue d’un morceau de pain filant sortant tout droit du caquelons de la fondue au fromage, donc aucune excuse pour ne pas essayer, voire adopter, le natto.
Et si pour certains, l’argument santé peut vous faire tout avaler (au fond ça a bien marché pour le chou kale!) voici de quoi vous faire sérieusement bondir sur cette merveilleuse bizarrerie.
Ce super-aliment, surnommé la “viande des champs” pour sa forte teneur en protéines, est le meilleur ami de vos os grâce à son incroyable richesse en vitamine K2. Haro sur les céréales transformées dans le bol de lait au petit-déjeuner, et hop le natto avec le riz sur la table. Et je ne vous parle pas de la nattokinase, une enzyme présente dans le natto qui fait baisser la tension artérielle, dissout les caillots sanguins et optimise du coup sérieusement la santé cardiovasculaire. Et pour avoir une peau de bébé, et bien c’est à nouveau le natto et sa riboflavine. Et toutes ses bonnes petites bactéries de fermentation qui lui confèrent cette charmante odeur, dites-vous bien que ce n’est que du bonus pour votre capricieuse flore intestinale. Sinon, certains disent aussi que la consommation de natto contribuerait à la fameuse longévité des japonais… Bref, le chou kale à côté, ce n’est rien !
On trouve facilement le natto dans les épiceries asiatiques et dans certains magasins bio. On peut aussi le préparer soi-même pour les plus DIY (Do It Yourself). Une fois l’acquisition (ou la recette) faite, je vous explique comment le manger. Alors non, ne faites pas la grimace quand vous ouvrirez l’emballage, oui, ça sent un peu fort, mais finalement pas plus qu’une boite de sardines (oui, celle-là même dont l’odeur vous fait rêver à Saint-Jean-de-Luz).
Aussi surprenant que cela puisse paraitre, « l’effrayant” natto se mange généralement au petit-déjeuner. Les Japonais commencent généralement la journée avec du salé : poisson, riz, soupe miso, oeuf et natto. Il est d’ailleurs très courant d’en trouver déjà prêt dans les konibini au Japon aux premières heures du jour. Je raffole de la version en maki où le riz est farci de natto, avec ou sans kimchi, roulé dans une feuille d’algue nori !
Car riz-natto, c’est effectivement une, voire LA, combinaison gagnante. Alors allons-y. Nature, il a un gout assez neutre, assaisonnez-le avec un peu de sauce soja (ou du ponzu), d’huile de sésame, quelques brins de ciboulette émincés et éventuellement un peu de moutarde japonaise, mélangez vigoureusement plusieurs fois avec le bout des baguettes pour qu’il devienne bien mousseux. Idéalement, les puristes considèrent qu’il faut tourner exactement 424 fois le natto pour obtenir la parfaite émulsion. Pour nous, 20 à 30 bonnes secondes feront déjà l’affaire. Verser 1 à 2 bonnes cuillères à soupe de natto sur un bol de riz et surmontez (ou pas) le tout d’un oeuf mollet…un délice !
Cette texture ferme mais moelleuse des graines de soja, ce goût de fromage qui rappelle pour certains le munster, avec l’oeuf juste coulant comme il faut et le riz pour adoucir le tout, c’est sans doute un de mes petits bonheurs nippons préférés que je vous invite absolument à oser.
L’essayer, c’est (peut-être) l’adopter!