Vous croyiez tout savoir sur le grog ? Erreur. Déjà, ça ne s’appelle pas grog.
La longue histoire de l’art du cocktail est l’histoire des variations innombrables que les amateurs d’alcool ont inventées à partir d’un nombre presque ridicule de patrons. Parmi ceux-ci, celui du « Hot Toddy » (qu’on appelle « grog » par chez nous, sans aucune raison) est un des plus anciens – aussi ancien que le drink ubiquitaire à base de bourbon ou de whisky de seigle, de sucre et de bitters aromatiques qu’on nomme Old Fashioned.
Comme ce dernier, le Hot Toddy est d’une simplicité désarmante : un peu d’alcool, un peu de sucre, un peu d’épices – et beaucoup d’eau bouillante afin de péter la tronche du buveur par la simple grâce de l’inhalation des vapeurs montant du verre.
Depuis le 18ème siècle, date de sa première apparition officielle dans les annales de la boisson (sans qu’on en connaisse vraiment l’origine), ce cocktail possède l’enviable réputation de produire davantage qu’un peu d’ivresse : il contribuerait à éloigner les maladies – ou, en tout cas, à lutter contre elles. Est-ce vrai ? On s’en fiche : l’essentiel est qu’il en donne l’impression – c’est-à-dire qu’il permette de s’endormir plus vite pour oublier qu’on est malade.
Dans sa formule originale, le Hot Toddy, comme le Old Fashioned, était une boisson au whiskey – mais, avec le temps, à peu près tous les alcools possibles en fait l’épreuve du plongeon en eaux profondes, donnant lieu à des variantes toujours plus excellentes. Certaines, comme le Canelazo, populaire en Equateur, mais aussi en Colombie, au Pérou et dans le nord de l’Argentine, jouent même davantage que d’autres la carte du local en réclamant de l’aguardiente pour base – et en rajoutant un peu de citron vert et de sel. Mais toutes conservent la structure de base : alcool + sucre + épices + eau bouillante.
Voici la recette de base…