On recampe vite fait de qui qu’on cause, pour ceux qui ne serait pas bruxello-bruxellois, et vous êtes nombreux. Niels, c’est une famille de restaurateurs, les Cipriani à la belge. D’ailleurs, le fondateur de la dynastie, Joseph Niels, aurait inventé l’américain en 1926. Je n’en sais rien, mais une chose est sûre, il a inventé la recette de l’américain en salle « à la manière Niels », et c’est déjà énorme.
Aujourd’hui je vous cause de la branche qui a le Vieux-Saint-Martin (Sablon), le Savoy (Brugmann) et le Grand Forestier (Boitsfort) ; tous donc en Région Bruxelloise, oui, ceux qui ont des clients qui viennent en Rolls (voir l’Echo du 28 août) mais ce n’est pas le sujet.
Le sujet du jour, c’est « Niels qui livrent », car ce groupe dont le dynamisme ne se dément pas à créé une marque, « chez Alfred » pour, proposer, je cite «une cuisine traditionnelle belge faite maison (…) avec des produits ultra frais, sélectionnés avec soin auprès de petits producteurs locaux »
On note que même chez les Niels on cède à la mode du discours « locavore », et on va même plus loin, puisque les emballages sont étudiés pour laisser le moins d’empreinte environnementale possible; locavore et eco-friendly, on va bientôt pouvoir recharger son vélo électrique dans leurs établissements!
Ce take-away est quant même un sérieux challenge pour des enseignes où le plaisir vient autant de la qualité de l’expérience client que du contenu des assiettes et où on se régale de frites maison, pas vraiment le plat le plus facile à transporter.
La maison a clairement choisi le « ready to finish » plutôt que de s’imposer de livrer du chaud « on time » (qui le plus souvent s’avère du tiède en retard), et c’est un parti pris qui nous va très bien.
Sur le site web d’Alfred, on trouve quelques classiques du restaurant, comme les croquettes aux crevettes, l’américain, le vol au vent, et aussi du comfort/convenience food, genre lasagne ou…penne arrabbiata qui nous font moins de l’œil.
On skippe l’américain car on sait que ce n’est pas à la maison qu’on revivra la qualité des frites (elle sont livrées, bonne idée, pré-pochées) et surtout il n’y aura pas le moment magique, à savoir « la repasse » !
Finalement on opte pour des tomates au saumon en « belle-vue », un vol au vent et un duo de croquettes (fromage et crevettes) et pour la bonne info de nos lecteurs, nous vous informons que cette commande nous a été offerte.
Les entrées sont entre 12 et 14 euros, les plats restent sous les 20 euros et on a des possibilités de menus (on pioche à la carte) pour 30 (deux services) ou 35 euros(trois services), le discount est donc réel par rapport aux plats servis au restaurant.
La commande arrive, bien emballée, et plus rare, correctement étiquetée, avec même les DLC et des instructions succinctes de préparation.
Je n’ai pas de friteuse, mais les croquettes iront se faire frire dans un poêlon, avec une écumoire pour les récupérer, et succès plein, elles sont aussi bonnes qu’au restaurant, légèrement bisquées, tandis que la croquette au parmesan me semble même plus goûteuse que d’ordinaire.
L’emballage recommande de réchauffer le vol au vent à 210°, je préfère un sage 180 afin d’éviter de sécher la sauce. Le « transvasage » du contenant en bois vers l’assiette n’est pas des plus simples, mais le résultat final ressemble à un vol au vent, et la « réchauffe » ne vient pas entamer la qualité du produit.
Les tomates au saumon, classique de la maison, font le job, surtout avec la sauce au cresson qui les accompagne.
Au registre des petites attentions on notera le pain, le beurre et les mini-speculoos Dandoy, ainsi que les mendiants et les olives (peu sapides) servis à l’apéro dans les restaurants du groupe.
En conclusion, du bon belge préparé, emballé et transporté avec soin, dans les standards de la maison, sans la personnalité ni l’âme des lieux, forcément, pour ça on en reparle probablement pas avant 2021…