J’ai toujours aimé la pizza, que ce soit en vacances en Italie, ou à Bruxelles chez moi. Enfant, nous allions à la Brace (quartier Schuman), j’ai récemment retenté l’expérience, qui s’est terminée dans une vallée de larmes tellement antipasti et pizza étaient d’une tristesse poussive.
Qu’à cela ne tienne, depuis trois ans, les pizzerie napolitaines poussent comme des champignons à Bruxelles. Pizza napolitaine? Oui, la pizza comme à Naples: tout autour il y a une croûte boursouflée, moelleuse (le « cornicione ») au milieu, on garnit (mais pas trop, la pizza napolitaine pratique la retenue, une garniture débordante serait juste vulgaire), et le tout cuit en une minute dans un four à bois qui dépasse les 400°.
Une bonne pizza napolitaine te nourrit avec légèreté, séjourne dans ton estomac juste le temps qu’il faut et est faite de farine dont le gluten n’ira pas asticoter les villosités de ton bien le plus précieux, j’ai nommé l’intestin (enfin, le plus précieux, c’est Gwyneth Paltrow qui le dit).
Piola Pizza, Place Saint-josse, joue vraiment bien cette partition parténopéenne. Que de la pizza, rien que ça, ah oui, quand même, quelques planches d’antipasti. Une margherita à 8,90 € qui est le prix « politique » que la margherita ne devrait jamais dépasser, quelques vins nature, quelques bières industrielles (dont la rafraîchissante Peroni qui ne laisse que le souvenir d’avoir étanché la soif), des desserts qui tiennent la route, dont un sympathique « tartufo » qui goûte bon les années 70 et quelques pizze un peu originales (et nettement plus chères) qui réjouissent. J’épingle ma pizza préférée, hormis la margherita: c’est la pizza « A Morte Sua », mortadelle à la truffe, Fior di Latte DOP et pistaches de Bronte, 17,90€ quand même, mais des euros de pur bonheur. On sort de table léger, comme un blé qui ondoie sous le soleil de juillet.